Souveraineté européenne : le cep estime qu’un nouvel ordre européen est nécessaire pour faire face aux défis de l’avenir

L’Union européenne (UE) traverse actuellement une période de changement d’époque qui remet en question sa position géoéconomique dans le monde. La réorganisation de l’environnement géopolitique menace sa compétitivité et de par son organisation et son fonctionnement actuel, L’UE n’est pas préparée à faire face aux défis qui s’annoncent. Le Centre for European Policy émet des critiques à l’égard du statu quo institutionnel actuel de l’UE et recommande une réorientation drastique des priorités politiques. L’UE doit notamment faire face à une triple crise de nature géopolitique, climatique et technologique et sa trajectoire politique actuelle tend plus à l’affaiblir qu’à la renforcer. Pour faire face à toutes ces incertitudes et retrouver une pleine stabilité, la mise en place d’un nouvel ordre européen apparaît nécessaire.

Les Inputs du cep

Pour affronter la période de transition qui s’annonce, l’UE ne doit pas se contenter d’une couche supplémentaire de réglementation. En effet « être champion du monde de la réglementation ne suffit pas ». Elle doit repenser sa structure, son organisation et ses capacités d’action de façon à tirer au mieux parti de ses spécificités. « L'UE ne pourra exploiter sa marge de manœuvre élargie que si elle réforme ses institutions, en particulier le traité de Lisbonne, et si elle renforce les fondements de l'ordre européen. Dans la compétition géopolitique systémique avec les États-Unis et la Chine, il est important de ne pas copier les États-Unis ou la Chine, mais de renforcer ses propres points forts » déclare Henning Vöpel, directeur du cep.

 

Pour affronter les défis de demain, l’UE devrait ainsi se focaliser sur sept grandes priorités : l’union de sécurité et de défense, le renforcement de la protection du marché unique, l’accroissement de l’union des marchés et des capitaux, le leadership technologique, la signature de nouveaux accords commerciaux, le renforcement de sa capacité de stratégie et de décision, la protection des libertés individuelles.

 

L’ampleur des réformes à accomplir est vaste et le délai pour y parvenir apparaît plus étroit qu’on pourrait le penser. « Ces propositions nécessitent beaucoup de temps et de préparation. Ce temps, l'UE ne l'a pas, compte tenu de la complexité et de l'imminence de la menace. Pour la prochaine Commission européenne, il s'agira de faire de grands pas en avant pour renforcer la souveraineté européenne au cours de la législature 2024-2029 ». Les prochaines élections européennes sont donc cruciales dans la mesure où elles constituent la première étape du processus de réforme qui permettra à la future commission de mener à bien la redéfinition du projet européen.