Métavers : le cep critique la stratégie de la Commission pour son manque de recherche de compétitivité globale

Les mondes virtuels sont supposés être porteurs de croissance et d'emplois. C'est pourquoi la Commission européenne a élaboré une stratégie dite du Métavers. Le Centre for European Policy (cep) estime que les mesures proposées sont discutables, formulées de manière peu claire et ne recherchent pas à améliorer la compétitivité du secteur par rapport aux géants américains de la technologie comme Meta.

Les Analyses du cep

« Il n'y a pas d'idées claires sur la manière dont l'Europe devrait exercer une influence sur l'élaboration des normes du Métavers tout en restant souveraine. La concentration d'entreprises américaines dans cet espace soulève des inquiétudes quant à la compétitivité future de l'UE en la matière », prévient Anselm Küsters, expert des questions numériques au cep, qui a analysé les propositions avec Matthias Kullas, économiste au cep, et Patrick Stockebrandt, expert des questions de consommation et de santé.

 

La Commission souhaite promouvoir la croissance et l'utilisation des mondes virtuels en Europe. Elle s'appuie pour cela sur le programme de la Décennie numérique de l'UE. L'objectif est de créer le Web 4.0 et les environnements virtuels de manière à ce qu'ils correspondent aux valeurs de l'UE, garantissent la sécurité et la protection des droits de l'homme et facilitent en même temps le développement d'entreprises européennes innovantes.

 

Les chercheurs du cep regrettent l'ambiguïté de la terminologie utilisée dans la communication de la Commission. Cela pourrait conduire à des malentendus et entraver la coopération internationale. « L'UE devrait se concentrer sur la promotion d'un environnement favorable à l'innovation à partir de la base et travailler plus étroitement avec les États membres pour attirer et retenir les personnes qualifiées », demande M. Kullas. La stratégie n'aborde pas explicitement la politique de concurrence et omet des aspects cruciaux en matière de financement. En outre, les lacunes réglementaires du métavers ne sont pas suffisamment prises en compte.

 

En termes de politique juridique, il ne s'agit pas tant de créer de nouvelles réglementations que d'assurer l'application effective des réglementations existantes, estime M. Stockebrandt. « Idéalement, des normes mondiales sont nécessaires pour garantir que les droits individuels puissent réellement être appliqués ».