L'alcool met la santé en danger : le cep demande un étiquetage uniforme au niveau de l'UE, basé sur le modèle irlandais

Rome/Paris/Fribourg. Dans l'Union européenne, des dizaines de milliers de personnes meurent chaque année des suites d'une consommation excessive d'alcool. L'Irlande souhaite donc être le premier État membre à exiger l'apposition sur les boissons alcoolisées d'une étiquette d'avertissement similaire à celle qui figure sur les paquets de cigarettes. Le Centre de Politique Européenne estime que cet étiquetage est judicieux, mais plaide en faveur d'une introduction uniforme dans l'Union européenne.

Les Inputs du cep

« Compte tenu des risques sanitaires, sociaux et économiques liés à l'alcool, l'initiative irlandaise devrait être mise en œuvre dans toute l'Europe », déclare Andrea De Petris. Le juriste du cep à Rome a examiné les conséquences de l'initiative irlandaise avec Nathalja Nolen, experte en santé du cep à Fribourg, et Victor Warhem, économiste du cep à Paris.

 

Selon M. Warhem, les entreprises européennes qui veulent continuer à fournir des spiritueux et des vins à l'Irlande n'auront pas d'autre choix que d'adopter le label à moyen terme. Dans le cas contraire, elles devraient se passer d'exportations représentant jusqu'à huit milliards d'euros par an. « En outre, selon des conclusions scientifiques unanimes, la consommation d'alcool peut causer des dommages considérables à la santé. Dans ce contexte, un label uniforme pour l'ensemble de l'UE serait la solution la plus judicieuse », souligne Nathalja Nolen. Selon elle, un tel label serait une contribution importante à la protection de la santé.

 

M. Warhem est convaincu que sans label européen, les petits producteurs seraient contraints de quitter le marché, en raison notamment des coûts engendrés par l’étiquetage supplémentaire. « Un label uniforme n'est pas seulement dans l'intérêt de la santé, mais aussi dans l'intérêt du marché intérieur européen », ajoute M. De Petris.