COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU 18 JANVIER 2022 - un nouveau trilatéralisme pour l'Union ?

Qu'il s'agisse du principe d’unanimité, de la défense de l'État de droit ou de son poids géostratégique, l'Union européenne est à la croisée des chemins. En s'appuyant sur de nouveaux traités bilatéraux, l’Allemagne, la France et l'Italie veulent à ce titre rendre l'UE plus opérationnelle et en faire un acteur de premier plan sur la scène internationale.

C'est le résultat d'une analyse du Réseau des Centres de Politique Européenne - basé à Fribourg-en-Brisgau, Berlin, Paris et Rome – qui a étudié le traité franco-allemand d'Aix-la-Chapelle de 2019 et le traité franco-italien du Quirinal de novembre dernier.

« Ce nouveau bilatéralisme au sein de l'UE représente une opportunité non dénuée de risques », explique le président du conseil d'administration du cep, Henning Vöpel, qui a rédigé l'étude avec le juriste du Centro Politiche Europee Andrea De Petris et l'économiste du Centre de Politique Européenne Victor Warhem. Pour les trois chercheurs, les traités constituent une réaction à un manque de leadership européen et l'expression d'un déficit de gouvernance. « Ces nouveaux bilatéralismes pourraient permettre d’aboutir à une nouvelle évolution des traités européens, mais ils risquent également de libérer de nouvelles forces centrifuges. Néanmoins, il est clair que seules les parties prenantes volontaires peuvent initier une telle réforme », déclare Andrea De Petris en faisant référence aux trois parties contractantes.

Selon Henning Vöpel, l’Union européenne est surtout paralysée par le principe d’unanimité qui prévaut pour prendre des décisions dans de nombreux domaines. « Des pays comme la Pologne ou la Hongrie l'exploitent au profit de leurs propres intérêts. Le principe de l'unanimité ne crée donc pas une symétrie d'influence, mais une asymétrie des ambitions », souligne le président du conseil d'administration du cep, qui considère les nouveaux accords bilatéraux comme la première pierre de la formation d'un Club des Volontaires. « La dynamique diplomatique de ces trois pays offre enfin la possibilité de surmonter la paralysie institutionnelle persistante de l'UE », explique Victor Warhem. Pour mémoire, l'Allemagne, la France et l'Italie réalisent ensemble près de 70 pour cent du PIB de la zone euro et plus de 50% du PIB de l’UE.