Une vague de rénovation pour l'Europe

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L’Union européenne veut réduire de plus de moitié les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport à 1990, et même atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Pour atteindre cet objectif ambitieux, le nombre de rénovations énergétiques de bâtiments devrait au moins doubler d’ici à 2030.

Les Analyses du cep

« Les subventions coûteuses et les mesures réglementaires individuelles à petite échelle devraient être supprimées au profit d’un système d’échange de quotas d’émission, qui serait le principal instrument », demande Martin Menner du Centrum für Europäische Politik (cep).

L’expert du groupe de réflexion basé à Fribourg estime que l’application d’un système d’échange de quotas d’émission (SEQE) au secteur du bâtiment dans l’ensemble de l’UE est judicieuse. « Les objectifs climatiques de l’UE peuvent être atteints de manière plus efficace et efficiente grâce à un système d’échange de quotas d’émission. Sur le principe, ce système peut s’appliquer aussi au secteur du bâtiment », déclare M. Menner, qui a analysé la « vague de rénovation » ayant pour but l'assainissement énergétique du parc immobilier résidentiel et non résidentiel.

M. Menner formule la demande qu'une grande partie des revenus générés par le SEQE soit reversée à la population et que non seulement les locataires, mais aussi les propriétaires y soient partie prenante. « Globalement, pour les logements locatifs, un système d'échange de quotas d'émission doit être flanqué d’une réglementation permettant au propriétaire de bénéficier, au moins en partie, des économies de chauffage réalisées, afin de lui donner l’incitation nécessaire aux investissements dans la rénovation énergétique », explique M. Menner. Un système supplémentaire d’échange de quotas d’émission pour les bâtiments dans l’UE protégerait les industries couvertes par le système d’échange de quotas d’émission de l’UE, menacées de délocalisation, contre une hausse supplémentaire des prix des certificats.