Normes Euro-7 : le cep Fribourg/Berlin craint une élimination prématurée des moteurs à combustion

Berlin/Fribourg. La Commission souhaite réduire encore davantage les émissions de polluants atmosphériques liés au trafic, tels que les oxydes d'azote, les particules et l'ozone. Pour ce faire, Bruxelles compte sur l'introduction des normes dites Euro-7. Le cep Fribourg/Berlin considère que ces exigences plus strictes vont mener à une fin prématurée des moteurs à combustion. Les normes en vigueur jusqu'à présent ont suffi à réduire considérablement les émissions polluantes liées au trafic.

Les Analyses du cep

« Grâce aux limites EURO 6d/VI actuelles et à la hausse des immatriculations de véhicules électriques, les émissions polluantes liées au trafic continueront à diminuer fortement », déclare Martin Menner, expert du cep Fribourg/Berlin, qui a étudié les effets de la proposition de Bruxelles. Selon l'étude, l'effet des normes Euro-7 très strictes serait marginal sur l'amélioration de la qualité de l'air. Mais surtout, il serait moindre et moins efficace qu'un renouvellement accéléré du parc automobile, soutenu par des mesures incitatives, par exemple en remplaçant les vieux véhicules polluants par des véhicules EURO 6d/VI. Selon M. Menner, des limites d'émission plus strictes ralentissent en fait le renouvellement du parc automobile en raison des prix d'achat plus élevés.

 

En outre, la suppression de toute condition d'essai pour les voitures particulières et les camionnettes conduit indirectement à un nouveau durcissement des limites Euro-7, que la Commission qualifie de « modérées ». Cela n'est pas neutre d'un point de vue technologique. Ce n'est qu'après l'introduction de conditions d'essai réalistes et d'un délai suffisant que les valeurs limites pour les voitures particulières seront réellement modérées. « Les systèmes de surveillance embarqués obligatoires sont inutiles et excessivement coûteux, en particulier pour les petites voitures, ce qui conduit à un appauvrissement de la diversité des modèles. Pour les camionnettes lourdes, les valeurs limites ne peuvent pas être respectées, de sorte que de nombreuses camionnettes importantes pour le trafic de distribution et les artisans ne peuvent plus être proposées de manière rentable en tant que véhicules disposant d’un moteur à combustion interne », souligne l'expert du cep Fribourg/Berlin.

 

Les valeurs limites pour les camions et les autobus sont techniquement difficilement réalisables, même dans des conditions d'essai réalistes. « Elles sont trop strictes et ne sont pas rentables. En effet, l'analyse d'impact de la Commission sur l'Euro-7 ne tient pas compte du fait que la part estimée des véhicules électriques nouvellement immatriculés passera de 10,5 % à 35 % en 2030, uniquement en raison des limites plus strictes prévues pour le CO2. L'effet positif de ce changement accéléré de conduite sur la réduction des polluants est donc criminellement négligé », explique M. Menner.