Relations UE-Chine : le cep Network estime que les deux puissances peuvent encore s'entendre sur la question climatique

Alors que les échanges commerciaux entre l'Union européenne et la Chine n'ont jamais été aussi intenses qu'en 2021, l'Union européenne n'hésite plus à se montrer critique à l'égard de son partenaire chinois, assumant une rivalité stratégique doublée d'une quête de plus grande réciprocité économique et de respect de ses valeurs fondamentales. Le Réseau des centres de politique européenne (cep Network) revient dans ce contexte sur les relations passées et présentes des deux puissances, avant de prendre un pari pour l’avenir.

Les Adhocs du cep

Les échanges commerciaux et financiers entre l’Union et la Chine ont démarré dans les années 1970, avant de véritablement prendre leur essor avec un accord-cadre en 1985 et de connaitre une accélération dans les années 1990. Dès les années 2000, l’Union européenne est le premier partenaire commercial de la Chine, tandis que la Chine le premier fournisseur de l’Union. En 2021, les échanges commerciaux atteignent 696 milliards d’euros.

 

« Même si les échanges commerciaux et financiers sino-européens n’ont cessé de s’intensifier ces dernières décennies, une analyse poussée du niveau d’intégration entre les deux puissances montre que leur potentiel de rapprochement est encore extraordinaire. » affirme le chef de division André Wolf. Cependant, les tensions apparues ces dernières années, et amplifiées par la guerre en Ukraine, devraient laisser ce potentiel inexploité quelques temps encore.

 

Qu'attend l'Union de la Chine ? « Qu'elle accepte davantage de réciprocité dans les échanges commerciaux et adopte une posture internationale plus pacifique. Néanmoins elle ne semble pas prendre ce chemin pour le moment. » affirme l’analyste Simon-Pierre Sohier. Que souhaite la Chine pour l'Union? « Qu’elle devienne une puissance d'équilibre, capable d'arbitrer la confrontation entre la Chine et les États-Unis. Pourtant, on observe en ce moment un rapprochement majeur entre les Européens et les Américains. » selon l’économiste Victor Warhem.

 

La rivalité stratégique entre les deux puissances devrait ainsi persister, peut-être au détriment des institutions multilatérales comme le G20, qui devront alors être réinventées. Néanmoins, face à des problèmes dramatiques communs comme le changement climatique, elles pourraient trouver un nouveau terrain de coopération.