FIT FOR 55 : CLIMAT ET TRANSPORTS ROUTIERS

Protection du climat et transports routiers : le cep salue le système d’échange de quotas d’émission de l’Union et demande des compensations sociales

Fribourg/Berlin. L’Union veut réduire les émissions de gaz à effet de serre à zéro d’ici 2050 et de 55% d’ici 2030 par rapport à 1990. Pour ce faire, la Commission a proposé un vaste paquet de mesures (« Fit for 55 »). Le Centrum für Europäische Politik (cep Fribourg/Berlin) salue le système très controversé d’échange de quotas d’émission pour les transports routiers et les bâtiments (SEQE-UE), mais demande que les prix de l’énergie qui explosent soient amortis socialement.

Les Analyses du cep

« Un échange de quotas d’émission réduirait efficacement les émissions du transport routier, comme pour les industries à forte consommation d’énergie qui ont su démontrer l’efficacité de ce procédé », souligne Götz Reichert, expert climatique du cep Fribourg/Berlin, qui a étudié le paquet européen avec Martin Menner, économiste du cep Fribourg/Berlin. « En revanche, le renforcement des limites d’émissions de CO2 pour les véhicules n’a pas permis d’empêcher la hausse des émissions ».

 

C’est pourquoi les deux scientifiques du cep Fribourg/Berlin rejettent également une interdiction des véhicules à combustion pour 2035. Dans les pays émergents et en développement, la demande de moteurs à combustion sera encore forte bien après 2035. Il y aurait en conséquence un risque de délocalisation de la production, ainsi que de la recherche et du développement – sans bénéfice correspondant en matière de politique climatique.

 

« Au lieu de continuer à durcir les valeurs limites de CO2, et de rejeter­ le SCEQE – le système en place aujourd’hui – qui est efficace et rentable, par crainte de bouleversements sociaux, le Parlement européen et les États membres devraient maintenant faire leur devoir­ et amortir socialement l’explosion des prix de l’énergie », indique Menner. Pour ce faire, les recettes de la mise aux enchères du SEQE-UE ne devraient pas être réservées au budget propre de l’Union, mais être utilisées par les États membres pour financer des aides directes aux revenus. Cela serait ­décisif pour l’acceptation du SEQE-UE par la population. Pour des raisons de justice sociale, il est préférable que les mesures de protection du climat soient financées par les budgets nationaux. « Un échec du SEQE-UE serait fatal pour la politique climatique », prévient Menner.